À 350 km au nord d’Athènes, les Météores attirent des touristes du monde entier qui cherchent à percer le mystère de ces monastères suspendus à des falaises et à des pitons rocheux. Plus précisément en Thessalie près de la ville de Kalambaka, un paysage d’une grande beauté a été sculpté par l’érosion au fil des siècles. À cet endroit, des ermites ont élu domicile dans des grottes à partir du 11e siècle. Au 14e siècle, une période marquée par les invasions turques a poussé ces ascètes à se réfugier sur les hauteurs. Malgré une vie austère jalonnée de prières et avec des moyens rudimentaires, les moines, des chrétiens orthodoxes, ont construit 24 monastères dont six demeurent en activité.
Pour réaliser leur rêve de s’approcher du ciel, les religieux ont hissé les matériaux de construction, les produits du quotidien et même les personnes avec des filets, des cordes et des poulies. La population locale a également été mise à contribution. Aujourd’hui, des sentiers et des escaliers facilitent l’accès à ces promontoires. Les moines continuent d’entretenir les lieux et se sont adaptés à la vie moderne. À l’occasion, ils utilisent le système de poulie pour monter leurs provisions.
Les six monastères toujours actifs recèlent des trésors inestimables. Les murs et les plafonds des églises sont entièrement recouverts de fresques magnifiques illustrant des scènes religieuses. Les œuvres mettent en valeur la peinture byzantine caractérisée entre autres par des couleurs dominantes dont l'or, le rouge et le bleu. En plus de ces ouvrages réalisés par de grands maîtres, des musées exposent des objets rares qui rappellent l’histoire des chrétiens orthodoxes.
À plus de 500 m d’altitude, le Grand Météore (Megalo Meteora) est le premier et le plus vaste site de la communauté monastique des Météores. Fondé en 1382 par saint Athanase, il a été reconstruit au 16e siècle en s’inspirant des églises du Mont Athos en Grèce. À cette époque, la communauté a connu un essor et aurait logé jusqu’à 300 moines. La chapelle primitive a été conservée et a été intégrée comme sanctuaire à l’église ornée de fresques des 15e et 16e siècles. En plus de ce lieu de culte, des espaces retracent des moments forts de l’histoire nationale. Une salle évoque la guerre d’indépendance et le rôle joué par ces ermitages durant cette période. Ailleurs, des tableaux au contenu historique et théologique, des lithographies, des reliques, des représentations des savants de l’Antiquité enrichissent les collections.
Des représentations des savants de l'Antiquité
Le monastère de Varlaam, érigé à plus de 370 m, est un autre complexe remarquable initié par ces ermites à la recherche d'isolement. L’ascète Varlaam avait bâti une chapelle au 14e siècle, mais les frères Théophane et Nectaire, appartenant à la famille des Apsarades, y ont fondé une communauté au 16e siècle. Ils sont considérés comme les vrais fondateurs du monastère. Cet endroit est renommé pour sa splendide église où l’on peut admirer les fresques de Frangos Katelanos (ou Catellanos), un des maîtres de l’art post-byzantin. Un musée montre une variété d’objets religieux, des reliquaires, des manuscrits, des croix en bois, des voiles funèbres et contribue ainsi à conserver un riche héritage.
L'église et le musée du monastère de Varlaam
Les monastères des Météores sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988, en raison de leur valeur historique et architecturale.
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Sources :
Photos 1,2,4,5 : Holger Schmitt, Wikimédia Commons
11/2024
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